Alexis Michalik, le faiseur de théâtre, déjà reçu au CADO pour EDMOND et LE CERCLE DES ILLUSIONNISTES, nous offre un conte humaniste, dont l’humour n’est pas exclu, sur la migration des corps et des âmes. Il nous touche en plein cœur avec l’histoire de cet homme déraciné qui trace ses origines et tombe amoureux de la plus belle façon… par hasard. Nous voici emportés sous toutes les latitudes, mais sans bouger de Calais…
Cette épopée moderne, mêlant espoir et désespoir, camaraderie et solitude, aborde des thèmes primordiaux et universels qui résonnent avec l’actualité mondiale. Mais la singularité de ce spectacle tient au choix de Michalik de nous faire entrer dans ce sujet brûlant par l’intime, la proximité et l’écoute réciproque. Il nous donne à penser mais aussi à espérer, en renvoyant dos à dos les parties prenantes. Ce n’est pas un théâtre militant mais une histoire humaine, qui s’adresse à tous.
La comédie de la vie…
Emportés par le talent des interprètes, nous sommes saisis sur nos sièges, les cœurs battent, l’émotion est là… en attendant un grand rire salvateur.

Léon Daim adore les ors de la République. Mais qui est cet homme qui se  montre partout où il faut être ? Un influenceur omnipotent ? Un  opportuniste calculateur qui aurait l’oreille de qui vous savez ? Et si tout  cela ne tenait qu’à un tout petit détail : une recherche très personnelle du frisson…
Son amour des cérémonies et des défilés va propulser Léon Daim, auquel  Davy Sardou prête son charme et son talent, au centre des rumeurs les plus  folles qui courent dans les coulisses des ministères jusqu’à la Présidence. Flanqué de son envahissante sœur, saura-t-il jusqu’au bout conserver son mystère et tirer les marrons du feu ?
Cette valse folle de situations et de personnages, tous issus du premier cercle et… forcément proches de l’ami du Président, est menée tambour battant par une poignée d’acteurs survoltés.
Sur le ton de la plus pure comédie, voici une satire moderne et piquante sur les arcanes du pouvoir, dont l’impertinence titille la fatuité et certaines petitesses des puissants…

Christophe Lidon

Ils sont là, réunis devant nous, quatre beaux specimen de la gent masculine, à quatre âges charnières de la vie. Et si on les écoutait parler de leur condition masculine, grâce à l’intervention d’une mystérieuse maîtresse de cérémonie, qui va les inciter à se dévoiler ? Ah, les hommes…
Ont-ils changé ? Ceux du 21ème siècle ressemblent fort à ceux du 20ème, non ? Mais attention, il ne s’agit pas là d’un cours de sociologie ! C’est avec humour et en musique que notre interlocutrice et ses comparses mettent le doigt sur les contradictions qui les habitent, les normes liées à la masculinité, abordent la remise en question de la distribution des rôles et des comportements préconçus.
Leur but ? Susciter le rire et provoquer l’auto-critique et l’auto-dérision tout en encourageant l’empathie envers ces parcours masculins.
Sourire en se divertissant, tout un programme…

Sous le ciel étoilé de la piste, Daisy et Violet nous attendent, souriantes et malicieuses…
Tout droit sorties de Freaks, le film mythique, les deux sœurs siamoises Hilton vont renaître devant nous, grâce aux talents multiples du duo Valérie Lesort-Christian Hecq.
Le secret de ces créateurs ? Un mélange subtil entre l’épique et l’incongru, la poésie et le burlesque, la réalité la plus sombre et le vertige de l’illusion. Comme peuvent en témoigner les spectateurs du CADO qui ont eu le plaisir d’applaudir VINGT MILLE LIEUES SOUS LES MERS et LE VOYAGE DE GULLIVER…
De Daisy et Violet, ces phénomènes de foire à la vie âpre et cabossée, l’imaginaire foisonnant de Valérie et Christian nous montre la beauté cachée et nous restitue la dignité.
Le théâtre est noir, mais pas les âmes des deux saltimbanques qui, dans la voie lactée du cirque, brillent dans la constellation des Gémeaux.

Avec son regard malicieux, André Dussollier ouvre au public la cassette de ses trésors : un voyage SENS DESSUS DESSOUS dans les méandres de grands textes qu’il distille avec gourmandise.
Ce conteur hors pair, qui a joué les plus grands rôles au théâtre comme au cinéma, nous fait partager avec jubilation son amour des mots.
Il les magnifie sur scène, tour à tour grave, bouleversant, drôle, parfois coquin, toujours subtil. La singularité de sa voix, sa diction, la musique de son phrasé et la maîtrise de son souffle font merveille dans cette performance théâtrale exceptionnelle.
Le comédien nous offre ainsi un moment heureux qui nous rappelle combien la langue française est riche, élégante et expressive

C’est un oiseau bien singulier que nous présente Sara Giraudeau, un oiseau docile aux ailes emprisonnées, comme peuvent l’être certaines victimes consentantes malgré elles. Une jeune femme instinctive, fragile et forte à la fois, dotée de l’innocence et de la folie nécessaires à sa survie et à son irrépressible marche vers la lumière synonyme de liberté…
Cette descente au cœur de l’humain prend des allures de thriller, où l’humour et la poésie ont aussi une place essentielle et dévoilent toute la complexité des émotions humaines.
Sara Giraudeau est un oiseau bien singulier, toute à la démonstration de la force de l’imaginaire, de la puissance et la beauté de l’instinct de survie. La comédienne excelle dans ce tête à tête intense avec son geôlier, et fait de ce conte contemporain une ode profonde à la liberté. Le Molière de la meilleure comédienne dans un spectacle de théâtre public est venu couronner son interprétation.